Chez les activistes défenseurs de la vie privée, l’hostilité au projet de carte d’identité électronique est une constante. Le texte mis en ligne en novembre 2007 par le MACI (Mouvement pour l’abolition de la carte d’identité) se distingue par son radicalisme. Il plaide pour une suppression de la carte d’identité classique, des registres d’état civil et même de la CNIL. Le MACI considère que « la CNIL est plus l’agence de développement du contrôle policier que l’agence de contrôle du développement policier ». Dans la foulée, ce mouvement participait le 14 décembre 2007 à une occupation de la Cnil pour demander sa « dissolution ».
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Le premier Conseil de modernisation des politiques publiques s’est réuni le 12 décembre 2007. Il s’agissait d’une étape importante de la révision générale des politiques publiques (RGPP pour les initiés). L’un des objectifs de ce chantier de longue haleine est de favoriser l’adaptation des services publics aux exigences de la société du XXIe siècle, mais aussi de permettre le retour à l’équilibre des finances publiques. On soulignera qu’il est largement question de refonte des organisations ou de simplification des démarches. La dimension administration électronique est en revanche peu présente en tant que telle. Le terme apparaît une seule fois, au chapitre « amélioration de l’accueil dans les services publics », dans le document de 6 pages qui liste la centaine de mesures prévues. Cependant, le volet centre d’appels est également présent et certaines actions comme « la restructuration de la chaîne paye » ou la lutte contre la fraude auront par nature une forte composante informatique.
Dominique Piotet, président de l’Atelier BNP Paribas à San Francisco, décrit le mécanisme par lequel les utilisateurs des réseaux communautaires sont incités à donner le maximum d’informations personnelles. L’expression « Big Brother 2.0 » qui figure dans le titre de la tribune résume le caractère à la fois innovant des réseaux sociaux et leur potentiel de risque pour la vie privée.
A partir de 2012, toutes les voitures néerlandaises seront équipées d’un dispositif qui autorisera un suivi par satellite. Une traçabilité intégrale qui est justifiée par la bonne cause écologique. En effet, les Pays-Bas vont mettre progressivement en œuvre une taxe kilométrique qui permettra de faire payer ceux qui polluent le plus, c’est-à-dire ceux qui roulent beaucoup, sur les autoroutes, aux heures de pointe. Débattu depuis 2004, la nouvelle taxe reçoit un accueil favorable de la part du public et les autorités de La Haye vont plaider pour une adoption du système à l’échelle européenne.
Le 12 novembre 2007, la Mission interministérielle sur le projet DMP menée conjointement par l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales), l’IGF (Inspection générale des finances) et le CGTI (Conseil Général des Technologies de l’Information) a rendu public un rapport particulièrement sévère. Parmi les nombreux facteurs qui expliquent les déboires du DMP, la Mission pointe notamment le glissement non maîtrisé du Dossier Médical Partagé, à usage des professionnels de santé, au Dossier Médical Personnel propriété de l’assuré social. Les auteurs du rapport épinglent également la démarche qui a consisté à donner la priorité à la dimension technique du projet au détriment du contenu et des usages.
Sous l’impulsion de la Conférence des Présidents d’Université (CPU), le réseau des correspondants informatique et libertés dans les universités vient d’être créé. Une initiative qui tombe à pic au moment où la Cnil doit effectuer une mise au point sur la mise en œuvre du vote électronique dans certaines universités dans le contexte du mouvement de contestation. Paul-Olivier Gibert, président de l’AFCPD, se félicite de la mise en œuvre du réseau en soulignant qu’ « il contribue à promouvoir une fonction encore émergente puisque l’apparition des premiers correspondants informatique et libertés remonte à deux ans ».
La loi informatique et libertés est décidemment pleine de ressources. Pour les athées militants, ce serait le moyen le plus efficace pour obtenir de la part de l’église catholique l’ajout de la mention « a renié son baptême » sur les registres. Pour les demandeurs cela équivaut symboliquement à l’achèvement d’une procédure de « débaptisation » même s’il s’agirait plutôt en l’espèce de l’exercice d’un droit de rectification que d’une radiation.
« Déchiffrer les secrets de votre propre ADN » : telle est la promesse commerciale du site américain 23andme.com ouvert depuis le 19 novembre 2007. Pour un peu moins de 1000 dollars, chacun peut commander un kit de test, envoyer son échantillon de salive par la poste puis découvrir les résultats en ligne. L’un des objectifs est de déceler des prédispositions génétiques à développer certaines maladies mais d’autres services, avec des tonalités plus ludiques, sont également proposés. A noter que la société a été cofondée en 2006 par l’épouse d’un des deux fondateurs de Google. Dans Internet Actu, Rémi Sussan se livre à une analyse détaillée de ce service et de ceux proposés par les sociétés concurrentes en les regroupant sur le vocable de « génomique personnelle ». Selon lui, « les adeptes du génome personnel enlèvent la propriété de l’ADN à l’institution médicale, pour la rendre aux patients, qui peuvent en faire ce qu’ils veulent ».
Le service publicitaire Beacon mis en œuvre sur Facebook a suscité une levée de bouclier chez des utilisateurs et défenseurs de la vie privée au point d’obliger le réseau social à enclencher la marche arrière. Avec Beacon, les amis et relations d’une personne inscrite sur Facebook étaient informés des achats effectués par l’utilisateur sur des sites partenaires dont eBay. Désormais l’utilisateur devra donner son accord préalable (opt-in) pour que ses comportements d’achats soient communiqués à ses proches.