L’avocate Merav Griguer commente pour le Journal du Net le lancement par la Cnil d’un groupe de travail consacré à la délocalisation des données à caractère personnel. Le processus d’autorisation de ces traitements par la Cnil y est décrit comme « un parcours du combattant » auquel les entreprises qui souhaitent recourir à l’offshoring doivent se soumettre. Il s’agit bien pourtant d’une tendance lourde dans la mesure où la Cnil est décrite dans l’article comme « submergée par les dossiers qui lui sont soumis ».
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D’après une étude réalisée par IDC, la quantité d’informations numériques au niveau de la planète va être multipliée par 10 entre 2006 et 2011. Une expansion phénoménale si l’on prend en compte que, toujours selon IDC, l’univers numérique représente déjà en 2007 une moyenne de 35 Go par habitant. Nous nous trouvons désormais dans une situation ou la quantité totale d’information créée surpasse les capacités globales de stockage est-il indiqué. L’étude rappelle également que à chaque individu peut être associée une « empreinte numérique » dont seule la moitié est issue des actions de la personne concernée, l’autre partie constituant son « ombre numérique ». Enfin, on découvrira comment un courrier électronique envoyé à quatre destinataires avec une pièce attachée de 1 Mo suscite un besoin de stockage de plus de 50 Mo.
La transparence réciproque, c’est-à-dire la possibilité de surveiller les surveillants, est-elle susceptible de procurer une solution pour la protection de la vie privée dans la société de l’information ? Non affirme Bruce Schneier gourou américain de la sécurité et de la cryptologie. Si, lui rétorque David Brin, l’écrivain de Science-Fiction théoricien du concept depuis 1997 date de la parution de son ouvrage The Transparent Society.
Le site Note2be permettant l’évaluation en ligne des enseignants a été au centre de l’actualité suscitant polémiques, action en justice et prise de position de la part de la Cnil. Entre le spectre du pilori numérique et l’interdiction pure et simple, est-il envisageable d’encadrer ce type de services pour les rendre acceptables par les différents publics concernés ?
La dématérialisation fiscale des factures avec la mise en œuvre de la signature électronique est un des domaines d’application prioritaire de la dématérialisation. En France, des sociétés privées (dont Cecurity.com) diffusent des solutions en la matière. En Espagne, c’est le secteur public qui offre un service gratuit principalement destiné au PME. L’offre dénommée Facturae fait donc entrer la e-facture dans le périmètre de l’administration électronique. Les gains pour les utilisateurs sont potentiellement considérables : « Facturae permettrait de sauvegarder plus de neuf milliards de feuilles de papier, et de réduire le coût unitaire de la facture de 3,48€ à 0,15€ ».
Au moment où la polémique Note2be était sur le point de s’éteindre, un nouveau site d’évaluation nominative de professionnels suscite l’émotion. Note2bib qui aborde le cas des médecins parle plus volontiers « d’avis » que de « notes ». Et il est désormais question de noter les professions juridiques ou les métiers du bâtiment via un service proposé par une société basée à l’ïle Maurice.
Michel Arnaud, universitaire en sciences de l’information et auteur de « Liberté, égalité, fraternité dans la société de l’information » défend l’idée d’une « banque centrale d’identités » pour lutter contre l’usurpation d’identité dans l’univers de réseaux. Cet organisme devrait être, selon lui, indépendant de tout pouvoir politique.
Le site ratemyteachers.com est disponible non seulement aux Etats-Unis mais aussi au Royaume-Uni et en Irlande où des syndicats enseignants avaient tenté fin 2005 d’obtenir son interdiction (voir Cecurity News N°51 de décembre 2005). En mars 2008, le site annonce 11,4 millions d’opinions relatives à 1,4 millions de professeurs. Originalité du site, les évalués disposent de la possibilité de répondre. Ratemyprofessors.com revendique de son côté 6 millions d’opinions pour 1 million de professeurs. Quels seraient les moyens d’actions si ces sites ouvraient depuis les Etats-Unis une rubrique consacrée à la France ?
Action en justice, plaintes auprès de la Cnil, les opposants au site Note2be ont certes utilisé des moyens d’action conventionnels mais aussi des méthodes plus originales. Des professeurs fictifs ont été créés et évalués de façon à décrédibiliser l’ensemble du contenu du site. Karl Marx et Achille Talon ont bénéficié d’évaluations très favorables.
Le projet d’acquisition de Yahoo par Microsoft soulève des objections de même nature que celles apparues à l’occasion du débat sur l’absorption envisagée de Doubleclick par Google. Tout cela conduirait à une vaste accumulation de données à caractère personnel chez un nombre réduit d’acteurs désireux de peaufiner leurs technologies de profilage publicitaire. L’analyse proposée par Pam Dixon, du World Privacy Forum, est plus nuancée. Selon lui il existe chez Microsoft une culture de la privacy ce qui n’est pas véritablement le cas chez Yahoo. La véritable question, poursuit-il, est de savoir qui imposera à l’autre son approche dans le cadre de l’éventuelle fusion. Un premier élément de réponse est peut-être fourni avec l’acquisition par Microsoft de la société Credentica spécialisée dans les technologies de protection de données personnelles. Credentica a été fondée par Stefan Brands, figure connue de la cryptologie aux Etats-Unis.