Selon l’analyse stimulante de la Présidente de la fondation polonaise Panoptykon, notre identité en ligne est composée de trois couches. La première correspond aux données que nous saisissons ou que nous publions. La deuxième est constituée « d’observations comportementales » pour reprendre le terme d’Hubert Guillaud qui propose une adaptation en français de l’article original.
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Eric Caprioli, avocat à la Cour, expose les enjeux de l’identité numérique notamment au travers de la compétition de fait qui existe entre les GAFA (plus spécifiquement Google et Facebook) et les services de l’Etat, acteurs historiques de la fourniture des documents d’identité. L’ouverture récente de FranceConnect à la sphère privée constitue « une importante avancée en terme d’ « identité régalienne » se félicite-t-il. Cependant la prudence reste de mise : « on peut regretter la latence législative et règlementaire qui ne permet pas encore aux prestataires de se démarquer pour développer une identité numérique nationale et européenne qui respecte à la fois le règlement eIDAS et le Règlement 2016/679 (RGPD) du 27 avril 2016. »
Curieuse histoire que celle de cet homme uniquement connu comme étant « ABC ». Il poursuit Google en justice au pour faire respecter son droit à l’oubli mais il refuse cependant de délivrer son identité à Google et aux tribunaux britannique.
L’arrêté du 8 novembre 2018 « relatif au téléservice dénommé « FranceConnect » créé par la direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’Etat » représente une nouvelle étape pour le développement de FranceConnect. Ce dispositif d’identification et d’authentification unique des usagers proposé par l’État est désormais ouvert, sous certaines conditions, aux organismes privés.
Biométrie utilisant l’empreinte digitale ou la reconnaissance faciale, mise en œuvre du système de courrier électronique, utilisation des comptes qui gèrent les cryptomonnaies : de nombreuses solutions voient le jour pour permettre une authentification sur les sites web, sans recours au mot de passe. L’ambition est de libérer l’utilisateur du casse-tête de la gestion des multiples sésames. Bien souvent, ces nouvelles approches en sont encore au stade de l’expérimentation et il faudra sans doute attendre quelques années avant d’envisager un déploiement à grande échelle.
Deux hommes condamnés pour meurtre en 1993, et libérés en 2007, demandent à ce que les journaux et radios en Allemagne procèdent à l’anonymisation de leur identité sans modification du reste des articles. Valérie Junod, professeure associée à HEC Lausanne, commente l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme du 28 juin 2018 qui a tranché entre protection de la vie privée, droit à l’information et préservation des archives numériques.
Les 25 et 26 avril 2018 se sont déroulées les Assises de l’identité numérique conjointement organisées par le ministère de l’intérieur, le ministère de la justice et le secrétariat d’Etat chargé du numérique. Il s’agissait, selon les termes du dossier de presse, de lancer « les travaux de co-construction et de déploiement d’un parcours d’identification numérique devant être effectifs pour la rentrée 2019. » Les futures solutions auront vocation à s’inscrire dans le dispositif France Connect et son écosystème.
Dans le cadre de l’exercice du droit au déréferencement, consacré par l’arrêt Google Spain de la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) de mai 2014, Google a reçu pour la France plus de 140 000 demandes. Ces demandes ont été validée dans près de la moitié des cas (48,5 %).
« Officiellement créé par un arrêté d’août 2015 et inauguré en juin 2016, FranceConnect vise à proposer un accès universel aux services publics en ligne, évitant aux usagers de créer un compte à chaque nouvelle administration sollicitée » rappelle Clément Bohic dans Silicon. Depuis le 1er Comité interministériel de la transformation publique du 1er février 2018, le projet semble passer à la vitesse supérieure.
Avec 1,2 milliards d’habitants recensés, soit plus de 99% de la population adulte de l’Inde, Aadhaar est aujourd’hui la plus grande base de données biométrique du monde. Lancé en 2009 comme un outil au service des plus pauvres, le dispositif fait aujourd’hui l’objet de critiques car il serait insuffisamment sécurisé. La Cour suprême et Edward Snowden s’en mêlent.